Le gaffophone de Gaston Lagaff. Gaston c’est le rêveur des bureaucrates, le détendu au milieu des stressés, l’artiste de la bande avec toutes ses bizarreries. J’utilise cet exemple issu du support bande-dessinée, culture populaire, pur cliché de l’artiste méprisé en société de ceux qui se disent les « vrais travailleurs ».

Il est pour notre génération de lecteurs, celui qu’on est tous, et à la fois celui que l’on nous conseil de ne pas devenir. Mais, à la lecture, à l’évidence, on se frotte les mains à l’idée de découvrir sa prochaine bêtise ultra-inventive, une machine, un chromosome ou encore un programme informatique. « Le compilaphone » : Ce serait l’idée de compiler à l’aide d’un outil imaginaire que l’on pourrait sculpter, comme celui de Gaston, dans une forme qui indiquerait ce qu’il en sort quand on en joue. Le « notre grâce » par sa forme pourrait créer des compilations d’images surprenantes. Le « gaffophone » a une forme surréaliste de tuyau-tabouret en bois, surplombé d’une harpe, imaginé par un dessinateur français, Franquin, à la ligne dynamique et virtuose.

“ Avec Armand, on compile aussi les savoir-faire et les désirs de nos métiers, qui se recoupent et se superposent, se challengent et se complètent. On compile dessins et vidéos, peintures et 3D, et bien sûr, ses capacités professionnelles et les miennes. ”

Compiler c’est glaner, systématiser, et poser des espaces qu’on s’amuse à changer ou à empiler à volonté. On compile des mots, des pages ou des formes. On obtient un résultat que si l’on joue : à dispatcher, à coller et à intervenir avec son sens à soi. Tentative, surprise, trouvaille, c’est à ça que sert le « compilaphone », jouer des notes imprévues, et forcer son spectateur à entrevoir un langage qui a son propre équilibre.
Il commence, coupe, raccourcit et s’arrête quand il veut. Sa temporalité et son énergie créent des rythmes et des horizons singuliers.

Ce coup-ci, si l’on peut se le figurer, cet instrument peut-être notre métaphore à tous, afin d’essayer d’éclairer ce mystère qui parcourt nos esprits, qu’est ce qui nous pousse donc à créer ?

Armand Beraud travaille à son compte en tant que directeur artistique réalisateur. Ses choix sont guidés par une volonté de mettre en place des collaborations artistiques exigeantes et ambitieuses qu’il s’agisse de films publicitaires pour Chanel ou de création de vidéo en réalité virtuelle pour le Palais de Tokyo avec l’artiste contemporain Antwan Horfee. Parmi ses derniers projets, on compte le film Iris A Space Opera By Justice, qui retrace le concert pour lequel il avait préalablement conçu l’ensemble des animations vidéo, ou encore le dernier live d’Etienne de Crecy.

Antwan Horfee crée des oeuvres sous haute tension en combinant des éléments dynamiques et colorés dans des compositions complexes. Ses peintures sont chargées de symboles et de saynètes. Alors qu’il recherche l’abstraction pure dans certaines oeuvres, d’autres ont des allusions figuratives. Aujourd’hui, la technique d’Horfee combine l’utilisation d’une bombe aérosol à un rythme rapide avec une approche classique de la peinture et de la sculpture. En conséquence, son travail est marqué par une spontanéit dynamique et une technique établie.

Le Passage, galerie de Prép’art • 111 bis boulevard de Ménilmontant, 75011 Paris

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